COMMUNE(S) COLÈRE(S), COMMUN(S) ESPOIR(S)

Comment re-penser le(s) commun(s) en temps de crise (sanitaire, économique et écologique) ?

Du 20 avril au 15 mai 2020, en pleine période de confinement nous avons pris part à un workshop « distancié » avec le graphiste Sébastien Marchal, sur une invitation du Signe (Centre National du Graphisme). Alors que nous étions reclus·es chez nous, nous avons rompu notre isolement pour construire ensemble, malgré la distance, des images de colère et d’espoir. Nous avons tout d'abord arpenté une série d'ouvrages et mis quelques images en partage pour nourrir notre réflexion. Nous avons ensuite produit et mis en commun une série de signes. Enfin, nous avons construit des images en piochant dans ce répertoire de signes, en relation avec des citations relevées dans les ouvrages parcourus. Vous pouvez voir ci-dessous les 50 affiches produites (associées à 50 citations) ; vous pouvez également les télécharger, les imprimer, les partager, les afficher ; vous pouvez même créer votre propre composition à partir de notre répertoire de signes. Commun désir de créer autre chose...

Image couleur de l'affiche n°1

Arpentage du commun

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Essais

La renaissance des communs · pour une société des communs et de partage ➜ David Bollier, 2014

Les communs sont des choses qui n’appartiennent à personne et qui sont partagées par tout le monde.

De nombreux domaines de notre patrimoine commun sont aujourd’hui en état de siège – l’eau, la terre, les forêts, les pêcheries, les organismes vivants, les œuvres créatives, l’information, les espaces publics, les cultures indigènes.

Nos sociétés industrielles, focalisées sur le marché, en viennent enfin à prendre conscience que les marchés et l’État ne constituent pas le seul moyen d’organiser la société et de gérer nos ressources.

Un commun entraîne des limites, des règles, des normes sociales et des sanctions contre les profiteurs. Un commun implique une communauté aspirant à gérer une ressource de manière responsable et consciencieuse. Hardin a confondu les communs avec des « no man’s land » – et, ce faisant, il a consacré leur mauvaise réputation comme mode de gestion des ressources.

Ce concept de la ville [comme appartenant à tous] est bloqué par la dialectique capitaliste fondée sur la différence entre bien public et bien privé. De ces deux pôles émergent l’État et le marché comme deux seuls sujets possibles. Nous voulons échapper à cette dialectique pour nous concentrer au final non pas sur un « troisième sujet », mais sur un groupe de subjectivités collectives et sur les communs que celles-ci produisent.

Il est important de noter que l’existence d’espaces publics ouverts, non contrôlés, est en rapport direct avec la vitalité de la culture démocratique.

[les communs des peuples indigènes] [...]incluent souvent « la perception » de la terre comme être animé ; la croyance selon laquelle les êtres humains sont dans un rapport de parenté avec les autres êtres vivants ; l’idée que la terre est essentielle à l’identité du peuple ; et un concept de réciprocité et d’équilibre qui s’étend à la fois aux relations entre humain, y compris les générations futures, et aux relations entre les humains et le monde naturel.

Cette assimilation insidieuse de la culture à la propriété privée a été d’une efficacité redoutable – quoique trompeuse – et a permis aux industriels de traiter tout usage non autorisé de « leurs » oeuvres créatives comme une forme de vol. Nos inclinations humaines naturelles à l’imitation et au partage – l’essence même de la culture – s’en sont trouvées criminalisées.

C’est pourquoi aussi le langage des communs est si utile. Il nous aide à identifier la tendance pathologique des marchés à forcer les gens, les communautés et la nature à se convertir en « marchandises fictives » sur le marché. Il nous aide à comprendre, en retour, l’énorme richesse générée par les communs.

Le don de l'un ne doit pas devenir le capital de l'autre.

Anthropologie économique, Cours au Collège de France ➜ Pierre Bourdieu, 1992-1993

Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m’émerveiller des vrais miracles.

Notre condition · essai sur le salaire au travail artistique ➜ Aurélien Catin, 2020

Il ne suffit pas d’être libres dans la marge si partout ailleurs nous nous soumettons à des règles iniques.

La culture se meurt d’être « pensée comme un bien public mais produite comme une marchandise ».

Ayons confiance en notre capacité à reprendre la main sur ce que nous savons faire de mieux, équipons-nous pour une joyeuse contre-attaque et mettons-nous en situation d’être surpris·es. Avec un peu de réussite, cette victoire sera notre chef-d’oeuvre à tou·tes.

Chez soi ➜ Mona Chollet, 2015

Si une personne ne dispose pas d'un territoire propre, attendre d'elle qu'elle apporte une contribution à la vie collective revient à « attendre d'un homme qui se noie qu'il en sauve un autre ».

Pour mieux écouter, observer et sentir, il faut avoir lu, réfléchi, rêvé.

Plus on économise du temps, moins on en a ; car quand on ignore à ce point sa vraie nature, quand on le brutalise de cette façon, il se venge. Plus on prétend le gérer intelligemment, plus il nous file entre les doigts.

Le spectacle des gens à la rue, sorte de pilori moderne, exerce un extraordinaire pouvoir disciplinaire. Il incite ceux qui en sont témoins à se demander non pas comment ils pourraient améliorer leur propre vie, mais comment ils pourraient éviter qu'elle se dégrade davantage. Plutôt tout accepter sans moufter que de courir le risque de connaître ce sort-là. Mais c'est aussi un spectacle traumatisant parce qu'il vient déchirer l'illusion créée par les susurrements dont nous berce le discours consumériste. [...] . Sa vocation ne se limite pas à fourguer des produits à ceux qui peuvent les acheter : elle consiste à vous persuader que le capitalisme vous aime en tant qu'être humain, et non en tant que client.

Aucune loi n'oblige les villes à fournir de la nourriture, un abri ou des toilettes à leurs citoyens qui en sont privés. Ils sont priés de disparaître, et s'ils pouvaient le faire sans laisser un cadavre puant derrière eux, ce serait encore mieux.

Début 2014, la Fondation Abbé Pierre dénombrait 141 500 personnes à la rue, dont 30 000 enfants, et faisait état d'une augmentation de 50% du nombre de sans abris depuis 2001. [...] En France, entre 1998 et 2011, les prix de l'immobilier ont grimpé de 158%. Et encore est-ce une moyenne : ils ont quadruplé à Paris !

L'Europe compte 11 millions de logements vides, soit deux fois plus que de sans-abris.

Résumons-nous. payer un loyer exhorbitant ; se plier en quatre dans une boîte à chaussures ; se laisser dévorer tout cru pour un crédit ; partir à la campagne et s'enfoncer dans la pauvreté... Il faut se rendre à l'évidence : pour ceux qui n'ont pas la chance d'avoir conservé un loyer d'il y a vingt ans, d'avoir acheté il y a longtemps ou d'avoir fait un héritage, il n'existe que de mauvaises solutions aux problèmes de logements actuels. Comment se tirer d'affaire dans un tel paysage ? En étant riche, probablement.

Commun - Essai sur la révolution au XXIe siècle ➜ Pierre Dardot et Christian Laval, 2014

Arpenter un présent sans fin ➜ Sandra Delacourt, 2019

Immobilisés dans l’attente de ce qui surgit ou mobilisés aux troussesde ce qui se refuse à poindre, les Naturalistes en lutte de Notre-Dame des Landes ont inventorié un territoire qui ne se laisse appréhender par aucun des radars de l’instantanéité.

Le capitalisme patriarcal ➜ Silvia Federici, 2019

Le salaire joue un rôle essentiel dans le développement capitaliste, dans la mesure où cette forme sociale favorise des processus de hiérarchisation, d’exclusion de groupes d’individus de la sphère des droits, d’invisibilisation de pans entier du travail exploité (notamment le travail domestique) et de naturalisation des mécanismes d’exploitation.

La chasse aux sorcières a été un évènement fondamental de la société moderne qui généré nombre de structures comme la division sexuelle du travail, la dévalorisation du travail féminin et surtout la dévalorisation des femmes en général, en créant et en répandant l’idée selon laquelle les femmes ne sont pas des êtres totalement humains, mais des êtres sans raison, qui se laissent plus volontiers séduire par le démon, etc. En ce sens elle a ouvert la porte à de nouvelles formes d’exploitation du travail féminin.

« Ce que beaucoup appellent développement, nous les femmes nous l’appelons violence. » (citation d’un femme équatorienne)

Pour les femmes d’aujourd’hui pas moins que pour nos mères et grand-mères, libération sexuelle ne peut signifier autre chose que libération du « sexe », et non intensification du travail sexuel. « Se libérer du sexe » signifie se libérer des conditions dans lesquelles nous sommes forcées de vivre notre sexualité, qui transforme cette activité en un travail ardu, plein d'inconnu et d'accidents, en particulier le risque de tomber enceinte, puisque même les contraceptifs les plus récents présentent un danger considérable pour la santé.

Malaise dans la civilisation ➜ Sigmund Freud, 1930

Émanciper le travail - Entretiens avec Patrick Zech ➜ Bernard Friot, 2014

La casse du siècle. À propos des réformes de l'hôpital public ➜ Pierre-André Juven, Frédéric Pierru et Fanny Vincent, 2019

L’introduction de la tarification à l’activité des hôpitaux, en 2004, a instauré une concurrence entre tous les acteurs du soin : pour l’hôpital, il s’est agi de siphonner la demande alentour (soins de spécialistes, cliniques, etc.) afin de « faire du chiffre » et de revenir à l'équilibre budgétaire.

Dans les services, le vocabulaire industriel envahit le discours des soignants qui décrivent leur travail. Nombreux sont ceux qui parlent d’un travail « à la chaîne », avec l’impression d’être « à l’usine » ou « à la mine », de s’être transformés en « piqueuses », en automates ou en entrepreneurs chargés de faire du chiffre.

Fondées sur une économie du temps, ces rationalisations suggérant que les problèmes sont avant tout organisationnels masquent une autre interprétation de la réalité hospitalière : celle d’un manque de moyens, d’effectifs et de temps à consacrer aux patients.

L' hôpital peut soigner beaucoup de choses, il ne peut en revanche guérir les maux du capitalisme.

Le grand bond en arrière ➜ Serge Halimi, 2004

Les besoins artificiels · Comment sortir du consumérismeRazmig Keucheyan, 2019

La pollution lumineuse et la revendication du « droit à l'obscurité » soulèvent une question fondamentale, la question du siècle : de quoi avons-nous besoin ? Sous-entendu : de quoi avons-nous vraiment besoin ?

Si le capitalisme donne lieu à une prolifération de besoins, des besoins souvent artificiels, c'est parce que le productivisme et le consumérisme qui le sous-tendent déversent sur le marché des marchandises toujours nouvelles. Reprendre le contrôle sur les besoins suppose d'enrayer cette logique.

La rotation rapide des marchandises, c’est l’oubli des choses et de leurs qualités. Le réenchantement artistique du quotidien passe par les objets. Rien n’empêche, bien au contraire, que ce nouveau sentiment des choses intègre les avancées technologiques les plus récentes – pour peu qu’elles soient écologiquement soutenables.

La stratégie du choc ➜ Naomi Klein, 2007

C’est du reste cette volonté de création totale, de puissance divine, qui explique l’attrait qu’exercent les crises et les catastrophes sur les idéologues néolibéraux. Seule l’apocalypse est à la hauteur de leurs ambitions. Depuis 35 ans, la contre-révolution animée par Friedman repose sur une liberté et une potentialité qui n’existent que pendant les périodes de changement cataclysmique, celles durant lesquelles les citoyens, avec leurs habitudes obstinées et leurs exigences persistantes, sont neutralisés et où la démocratie apparaît comme impossible en pratique. Les partisans de la stratégie du choc croient fermement que seule une fracture radicale — une inondation, une guerre, un attentat terroriste — peut produire le genre de vastes pages blanches dont ils rêvent. C’est pendant les moments de grande malléabilité — ceux où nous sommes psychologiquement sans amarres et physiquement déplacés — que ces artistes du réel retroussent leurs manches et entreprennent de refaire le monde.

[…] Sauf qu’il n’y avait pas de page blanche. Rien que des gravats et des gens brisés et furieux — qui, lorsqu’ils résistèrent, furent soumis à de nouveaux chocs[…]

L’avalanche de désastres qui a marqué les dernières années s’est traduite par des profits si spectaculaires que de nombreux citoyens de la planète en sont venus à la même conclusion : les riches et les puissants tirent des catastrophes des profits tels qu’ils en provoquent forcément à la seul fin de les exploiter.

Capitalisme et liberté : privatisation, déréglementation et réduction des dépenses sociales — la trinité néolibérale, en somme.

Les plus puissantes institutions financières du monde étaient guidées par la logique de l’exploitation des crises.

La prolifération de ces abris de fortune était tout aussi caractéristique de l'économie mondiale que celle des hôtels à 800 $ la nuit.

Débarrassons-nous de l'éternelle fiction voulant que les désastres frappent sans faire de discrimination - qu'ils aplatissent tout ce qui se trouve sur leur passage avec un mépris « démocratique ». Les fléaux ciblent les dépossédés, ceux qui sont contraints de faire leur vie dans la trajectoire du danger.

En effet, si la plupart d'entre nous sommes résignés aux inégalités quotidiennes concernant l'accès aux services de santé et la qualité de l'équipement dont bénéficient les écoles, nous avions tendance, [...] à tenir pour acquis que les catastrophes naturelles faisaient exception à la règle, à nous imaginer que, pendant un évènement cataclysmique, l'État - dans un pays riche tout au moins - volerait à la rescousse des citoyens.

La vérité est à la fois moins sinistre et plus dangereuse. Car un système économique qui exige une croissance constante tout en refusant presque toutes les tentatives de réglementation environnementale génère de lui-même un flot ininterrompu de désastres militaires, écologiques ou financiers. [...] On peut donc laisser la fabrication de cataclysmes à la main invisible du marché. C'est l'un des rares domaines où il tient ses promesses.

Tout peut changer : capitalisme et changement climatiqueNaomi Klein, 2014

En présentant les enjeux climatiques comme une guerre entre le capitalisme et la planète, je n'affirme rien qu'on ne sache déjà. La bataille fait rage, mais, pour le moment, le capitalisme est en train de l'emporter haut la main. Il gagne à chaque fois qu'un gouvernement reporte l'adoption de mesures pour le climat ou renie des engagements de réduction des émissions en brandissant l'impératif de la croissance économique.

Capitalisme, désir et servitude ➜ Frédéric Lordon, 2010

Se sentir mobilisé ou vaguement réticent, ou encore révolté, engager sa force de travail avec enthousiasme ou à contrecoeur, ce sont autant de manières d’être affecté comme salarié, c'est-à-dire d'être déterminé à entrer dans la réalisation d'un projet (d'un désir) qui n'est pas d'abord le sien. Et voilà peut-être le triangle élémentaire où il faudrait restituer le mystère de l'engagement pour autrui (en sa forme capitaliste) : le désir d'un, la puissance d'agir des autres, les affects, produits par les structures du rapport salarial, qui déterminent leur rencontre.

Car le conatus (Spinoza) est la force d'exister. Il est pour ainsi dire l’énergie fondamentale qui habite les corps et les met en mouvement. Le conatus est le principe de la mobilisation des corps. Exister c'est agir, c'est-à-dire déployer cette énergie.

La dépendance à l'objet de désir « argent » est le roc de l'enrôlement salarial, l'arrière-pensée de tous les contrats de travail, le fond de menace connu aussi bien de l'employé que de l’employeur.

Au dire même d'un ancien cadre dirigeant d'une grande entreprise, qu'on attendrait davantage porté à l'apologie du système qui l'a plutôt bien traité, tous les jours des salariés vont au travail « morts de peur ».

De cette « profondeur » de la scène épithumogénique, où derrière l’avantscène de la colinéarisation heureuse se tient toujours l’arrière-plan du rapport de puissance asymétrique, naissent les tensions qui déchirent les colinéarisés, tension du double bind – « désire toi-même mais d’après moi seulement», «sois autonome mais selon ma direction », toutes variantes du canonique « sois spontané ».

L'autre face - la face riante et enchantée - de l'utopie néolibérale voudrait plutôt prendre la forme d'une belle communauté spontanée d'individus identiquement désirants.

Le mécontentement : voilà la force historique affective capable de faire bifurquer le cours des choses. [...] La multitude capable de rassembler suffisamment de puissance pour opérer les grands renversements est la multitude des mécontents.

Le devenir étranger d’une production entièrement gouvernée par l’abstraction du capital est combattu par les individus chaque fois qu’ils le peuvent. Comme si le déploiement de leur force de vie même ne pouvait pas sombrer dans la tristesse du travail sans qualité, ou du non-sens [...].

Nos cabanes ➜ Marielle Macé, 2019

La terre se fait entendre, le parlement des vivants demande aujourd’hui à être élargi.

Ce n’est pas seulement que les choses du monde se soient tues, qu’elles se taisent et fassent entendre qu’elles se taisent, c’est aussi qu’on n’écoute pas très bien.

Dire que le monde a des idées, c’est dire notamment que la terre n’est pas muette.

Or le juste toucher, le tact décidément, c’est une affaire de syntaxe, c’est-à-dire d’efforts pour créer des liens et en défaire d’autres, nouer, dénouer, renouer avec justesse les choses et les gens.

Parlement élargi pour un âge métamorphique, qui sait et ne sait pas ce qui lui arrive. Ovide en effet chante la vie qui jamais ne se fixe, toujours déclose, prometteuse, inquiétante, la vie qui est toujours une autre vie ; il chante les corpora nova, ces formes changées en corps nouveaux, il chante le devenir, l’impermanence, sans doute même chante-t-il déjà la critique.

La paresse comme vérité effective de l'Homme ➜ Kazimir Malevitch, 1921

Solde, Les Illuminations ➜ Arthur Rimbaud, 1872 - 1875

À vendre les habitations et les migrations,
sports, féeries et comforts parfaits, et le bruit,
le mouvement et l’avenir qu’ils font !

À vendre les applications de calcul et les sauts
d’harmonie inouïs ! Les trouvailles et les
termes non soupçonnés, possession immédiate,

Élan insensé et infini aux splendeurs invisibles,
aux délices insensibles, -et ses secrets affolants
pour chaque vice- et sa gaîté effrayante pour la foule.

À vendre les Corps, les voix, l’immense
opulence inquestionnable, ce qu’on ne vendra jamais.
Les vendeurs ne sont pas à bout de solde ! Les voyageurs n’ont pas à rendre leur commission de si tôt !

Celui qui pourrait changer le monde ➜ Aaron Schwartz, 2017

Autant que nous sommes, à travers le monde, nous ne nous contenterons pas d’exprimer avec force notre opposition à la privatisation du savoir - nous ferons de cette dernière une chose du passé.

Articles

L'essence du néolibéralisme ➜ Pierre Bourdieu, 1998

Entre les deux il n'y a rien ? Jeter des ponts concrets entre aujourd'hui et demain ➜ Ludivine Bantigny, 2020

Interview d'Alain Damasio ➜ Revue Socialter, Le Réveil des Imaginaires, 2020

Donc rien de plus révolutionnaire que la joie. Parce que quelqu’un de triste résiste moins et obéit par défaut — c’est aussi simple que ça.

Ce serait bien d’arrêter avec ces imaginaires de la chute. Renouer avec le vivant est une forme d’élévation de sapiens. On ne va pas manger de la boue, mais ré-étoffer nos rapports au chevreuil, à la forêt, à la céréale qu’on fait pousser et à la pluie qui la fertilise. On va élever nos savoir-être avec le vivant et nos connaissances de cet univers dont on est un fil sublime, relié en soleil, réunis en faisceau, tramé en tissu.

Pour une Sécurité Sociale au XXIème siècle : un projet de sécurité sociale de l’alimentation ➜ Réseau Salariat, 2020

Images en partage

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Sister Corita Kent → www.corita.org

The Chômeuse Go On → www.thechomeusegoon.wordpress.com

Fabrication Maison Journal-affiche → www.fabricationmaison.fr

Carl Sagan A Pale Blue Dot, photographie de la Terre (c’est le petit point plus clair au milieu) par la sonde Voyager 1 en 1990. Carl Sagan l'a décrit dans un livre, je mets ici la toute fin de la description qui fait sens par rapport à notre thème, et en commentaire la description entière qui est trop cool aussi : « On dit que l’astronomie incite à l’humilité et fortifie le caractère. Il n’y a peut-être pas de meilleure démonstration de la folie des idées humaines que cette lointaine image de notre monde minuscule. Pour moi, cela souligne notre responsabilité de cohabiter plus fraternellement les uns avec les autres, et de préserver et chérir le point bleu pâle, la seule maison que nous ayons jamais connue. » → wikipedia.org/wiki/Un_point_bleu_pâle

Emigre #56, 2001 JMagazine Emigre → www.emigre.com/Magazine/56

Objets de grèves, série de photographies de Jean-Luc Moulène, 1999 Des objets, de grève → www.centrepompidou.fr/cpv/resource/c6bX65e/reAkde

Civic City, Attac Voici un court extrait du « roman graphique/essai » : notre monde à changer ! de Attac et Civic city (Ruedi Baur et Vera Baur) : (l’ambiguïté du titre démontre les deux objectifs du livre : dénoncer et proposer) → www.france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/notre-monde-a-changer-une-publication-attac-et-civic-city

Chiharu Shiota Artiste japonais → www.chiharu-shiota.com

Inconnu Ciel d'étoiles visible

Inconnu Métiers en difficulté et en commun

Brett Gaylor RiP : A remix manifesto" : En partant initialement d'un cas très particulier : les mash-ups et les remix en musique, ce documentaire questionne la notion de propriété intellectuelle et montre notamment à quel point le copyright peut paralyser la création. Il démontre entre autres comment un nombre réduit de multinationales contrôle aujourd'hui la culture à grande échelle. Petit à petit, il est facile de réaliser à quel point cette question peut s'appliquer autant à des enjeux sociaux que culturels : recherche scientifique, santé etc... Tout en offrant de nouvelles perspectives : creative commons, open science... La lutte pour un accès inconditionnel et universel à la connaissance ainsi que pour la possibilité de partager, regarder, se réapproprier puis recréer à partir de l'existant sont les points-clés du documentaire. Pour ceux que ces thématiques intéressent, voici le lien du documentaire (en accès libre, forcément). → www.onf.ca/film/rip_remix_manifesto

Chris Griffiths Ending HIV - STI campaign → www.awards2018.agda.com.au/finalist/5/11009/1076

PaPoMo - Collectif Etc. Le PaPoMo, "Parlement Populaire Mobile", est une installation du Collectif Etc, Formes Vives et Pierre Tandille pour organiser des débats dans l'espace public. → www.collectifetc.com/realisation/le-papomo-parlement-populaire-mobile

Vincent Perrottet Jeux de mots → www.vincentperrottet.com

Léa Lublin, 1978 Images faisant lien entre mes lectures d'arpentage : entre S. Federici avec lutte pour l'émancipation de la femme et engagement chez les artistes avec A. Catin. → www.lealublin.com/dissolution-dans-leau

Sandrine Marc En écho avec la première partie du texte de Mona Cholet concernant le clivage important sur la question du droit au logement, la photographe Sandrine Marc a récemment réalisé une série de photographies de dispositifs anti-sdf. → www.sandrinemarc.com/dispositifs-une-typologie-de-l-empechement

Gilles Paté Mise à l'épreuve de ces mêmes dispositifs dans une vidéo réalisée en 2003 par Gilles Paté, artiste plasticien et enseignant, avec l'aide de Stéphane Argillet : Le repos du fakir. → www.youtube.com/watch?time_continue=25&v=Qv3M7FxJqtM&feature=emb_logo

Tim Ingold Schéma issu d’une Brève histoire des lignes de Tim Ingold, sur les différentes modalités de connexions, de tissage entre les individus. → www.zones-sensibles.org/livres/tim-ingold-une-breve-histoire-des-lignes

Judith Scott J'ai vu passer le mot métamorphose dans une citation, qui m'a fait penser à son travail, que je vois comme des sortes de cocons/chrysalides qui renferment des objets. → www.laboiteverte.fr/lart-de-la-pelote-de-judith-scott

Ruedi Baur, Karelle Ménine Écrire, au coeur de la ville de Mons, une phrase de 10 kilomètres élaborée à partir d’un corpus tiré d’oeuvres d’auteur(e)s montois, puis du Hainaut, de Belgique, et enfin du monde entier. Sortir les mots des livres, leur redonner de l’air, cette longue phrase met en lumière le foisonnement et l’originalité des écrits. Elle inscrit la littérature sur le territoire et propose un nouvel espace littéraire. La phrase, toute en capitales, commence à la gare de Mons, accueille les visiteurs. Après avoir parcouru la ville, elle les reconduit en ce même lieu et conclut par un point final. (...) Chaque jour un segment de phrase est peint par trois peintres en lettres accompagnés de leur roulotte. La Phrase avance ainsi à son rythme d’écriture, de la mi-décembre 2014 à la mi-décembre 2015. → www.etapes.com/la-phrase-10-kilometres-de-poesie-dans-la-ville-de-mons

Formes Vives Un travail sûrement connu de la plupart d’entre-nous réalisé par l’atelier Formes Vives en 2010, une campagne d’affichage pour la ville de Bobigny, pour défendre les services publics. Plein de choses dans cette image. « Ainsi, sans doute encore plus qu’ailleurs, les services publics sont ce qui tisse la ville. » → www.formes-vives.org/blog/index.php?2010/09/03/403-le-fil-de-la-ville-le-choix-de-bobigny-les-services-publics

Hector de la Vallée Une illustration trouvée par hasard, qui me fait penser à l’ouvrage de Mona Chollet, lorsqu’elle s’intéresse au sommeil comme dernier bastion du temps retrouvé. → www.lelacdefeu.fr

Sam Johnson Une photographie du jeune artiste australien Sam Johnson (et toutes ses photos d’intérieur). Un moment léger, suspendu et presque irréel dans son chez lui, un paysage intérieur retrouvé - cette photo toute simple fait écho à un passage de Mona Chollet dans Chez Soi, où elle y cite Philippe de Jonckheere : « Il dit l’incongruité enchanteresse de retrouver le cadre familier de sa maison, « cette maison qui ne devrait pas exister à cette heure» , et de la découvrir à la lumière du jour, alors qu’en hiver, habituellement, en dehors des week-ends, il ne la voit que plongée dans la nuit, le matin et le soir. ». De l’importance d’avoir du temps pour redécouvrir son chez soi. → www.samjsn.com

Les Lesbiennes de Jussieu Prendre place. → www.larage.org/fr/les-affiches/#cat:gouine

Inconnu affiche issue de Post-poster, un workshop sur le thème "affichage sauvage, affichage citoyen".

Leïla Bergougnoux C'est la première image qui m'est venue en tête quand j'ai lu le thème du workshop. → www.formesdesluttes.org

La Braise Coopérative de partage de savoir à Strasbourg. → www.cooperative-labraise.fr

L'atelier de grève Rennais → www.maisondelagreve.org

Franco Fontana

Guillaume Désanges, François Piron Un journal retrouvé chez moi au début du confinement, des images issues du catalogue de l’exposition Contre-cultures 1969-1989, l’esprit français, commissariat : Guillaume Désanges et François Piron.

Alaric Garnier Vu aujourd’hui ! — à moins d’un kilomètre de chez moi (Il s’agit de formats A4 imprimés qui se combinent).

Signes en commun

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Planche des signes créés pour le workshop